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AN ACCOUNT OF THE AUTOMATON, CONSTRUCTED BY ORFFYREUS, &c.

ADVERTISEMENT.

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Shortly will be Publiſhed, AN ESSAY ON MOTION: BEING AN INTRODUCTION TO A NEW SYSTEM OF NATURAL PHILOSOPHY.

WHEREIN The Elementary principles aſſumed by Sir Iſaac Newton, are mechanically deduced from Elements ſtill more general and ſimple.

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AN ACCOUNT OF THE AUTOMATON, CONSTRUCTED BY ORFFYREUS: IN TWO LETTERS;

THE ONE, FROM PROFESSOR 'sGRAVESANDE, to Sir ISAAC NEWTON,

THE OTHER FROM BARON FISCHER, TO Dr. DESAGULIERS.

TO WHICH IS ANNEXED THE TESTIMONIAL OF THE PRINCE OF HESSE CASSEL, IN FAVOUR OF ORFFYREUS'S MACHINE:

LIKEWISE ANIMADVERSIONS, BY PROFESSOR ALLAMAN OF LEYDEN, ON THE NEGLECT OF THAT SINGULAR INVENTION;

WITH ADDITIONAL REMARKS ON IT'S UTILITY, RECONSTRUCTION AND IMPROVEMENT.

Th' invention all admir'd, and each how he
To be th' inventor miſs'd; ſo eaſy it ſeem'd
Once found, which yet unfound moſt would have thought
Impoſſible.—
MILTON.

LONDON.

PRINTED IN THE YEAR M.DCC.LXX.

AN ACCOUNT OF THE AUTOMATON, CONSTRUCTED BY ORFFYREUS, &c.

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ORFFYREUS, a native of Saxony, was one of thoſe ſingular genuiſes, whoſe natural talents for particular arts are accompanied by a ſtrange perverſity of underſtanding. He had an amazing turn for practical mechanics, and applied himſelf to the diſcovery of a perpetual motion; a diſcovery as much exploded among the mathematicians as that of the philoſopher's ſtone among chymiſts. Orffyreus, however, after labouring about twenty years and conſtructing near three hundred different machines, at length hit on the contrivance of that which is deſcribed in the following letters.

[6]

PROFESSOR 'sGRAVESANDE, to Sir ISAAC NEWTON.

LE Docteur Des Aguliers, vous aura ſans doute fait voir un lettre, que le Baron Fiſcher lui a écrite, il y a quelque tems, touchant la Rouë d'Orffyreus, que l'inventeur aſſûre être un mouvement perpetuel. Monſeigneur le Landgrave a voulu que j'examinaſſe auſſi la machine. Ce prince qui aime les ſciences & les beaux arts, & qui, par le ſecours qu'il donne à tous ceux qui s'y attachent avec quelque ſuccès, ne neg [...]ige aucune occaſion de rendre utiles au public les inventions qu'on lui [...]reſente, ſouhaiteroit de voir cette machine connuë de tout le monde [...] entre les mains de gens plus habiles que l'inventeur, afin qu'on en [...]etire l'utilité qu'on doit naturellement attendre d'une invention auſſi par [...]iculiére. J'ai crû, Monſieur, que vous ne ſeriez pas fâché d'avoir une relation un peu detaillée de ce qu'on obſerve dans une éxamen extérieur d'une machine ſur laquelle les ſentiments ſont ſi partagez, & qui a preſque tous les habiles mathématiciens contre elle. Un très grand nombre ſoûtient l'impoſſibilité du mouvement perpétuel, d'ou eſt venu le peu d'attention qu'on a fait à la machine d'Orffyreus. Je ſçai combien je ſuis inferieur à ceux qui ont donné leurs demonſtrations ſur l'impoſſibilité de ce mouvement; cependant pour vous expliquer les ſentiments avec leſquels j'ai éxaminé cette machine, j'aurai l'honneur de vous dire, qu'il y a environ 7 ans que je crus découvrir le paralogiſme de ces démonſtrations en ce qu'elles ne peuvent être applicables a toutes les machines poſſibles, & depuis je ſuis toujours reſté très perſuadé, qu'on peut demontrer que le mouvement perpétuel n'eſt pas contradictoire; & il m'aparu que Mr. Leibnitz avoit tort de regarder comme un axiome l'impoſſibilité du mouvement perpetuel, ce qui ſert neanmoins de fondement à une partie de ſa Philoſophie. Malgré cette perſuaſion j'étois fort éloigné de croire qu'Orffyreus fut aſſez habile pour decouvrir le mouvement perpétuel; je regardois ce mouvement comme ne devant être découvert, qu'après pluſicurs autres inventions, au cas qu'il le fut jamais.

[7]Depuis que j'ai éxaminé la machine, je ſuis dans un étonnement que je ne ſaurois exprimer. L'auteur a du genie pour les méchaniques, mais n'eſt rien moins que profond mathematicien; cependant cette machine a quelque choſe de ſuprenant, quand même de ſeroit une fourberie. Voici ce que regarde la machine méme, dont l'auteur ne laiſſe voir que l'exterieur, de peur qu'on ne lui vole ſon ſecret. C'eſt un tambour d'environ 14 pouces d'épaiſſeur ſur 12 pieds de diamétre; il eſt très leger, étant fait de quelques planches aſſemblées par d'autres piéces de bois, de maniére qu'on verroit l'interieur de tous côtez, ſans une toile cirée qui couvre tout le tambour. Ce tambour eſt traverſé d'un axe d'environ 6 pouces de diametre, terminé par les extrémitez par des axes de fer de 3 quarts de pouces, ſur leſquelles la machine tourne. J'ai examiné ces axes, & je ſuis très perſuadé qu'il n'y a rien en dehors qui contribue au mouvement de la machine. J'ai tourné le tambour très lentement, & il eſt reſté en repos, auſſitôt que j'ai retiré la main; je lui ai fait faire un tour ou deux de cette maniere: Enſuite, je l'ai fait mouvoir tant ſoit peu plus vite, je lui ai fait faire de meme un tour ou deux mais alors j'étois obligé de le retenir continu [...]llement; car l'ayant läché, il a pris en moins de 2 tours ſa plus grande celérité, de maniere qu'il a fait 25 a 26 tours dans une minute. C'eſt Ie mouvement qu'il a conſervé ci-devant pendant 2 mois dans une chambre cachetée, dans laquelle il étoit impoſſible qu'il y eût aucune fraude. S. A. Ser. fit ouvrir la chambre, & arrêter la machine apres ce tems là, car comme ce n'eſt qu'un eſſai, elle n'eſt pas aſſez forte pour que les matériaux ne s'uſent pas par une longue agitation. Monſeigneur le Landgrave a été préſent à l'examen que j'ai fait de la machine. J'ai pris la liberté de demander à S. A. Ser. qui a vû l'interieur du tambour, ſi lorſque la machine a été agitée pendant un certain tems, rien n'etoit changé dans l'interieur; comme auſſi s'il n'y avoit pas quelques piéces dans leſquelles on pouvoit ſoupçonner de la fraude. S. A. Ser. m'aſſure que non, & que la machine eſt fort ſimple. Vous voyez, Monſieur, que je n'en ai pas aſſez vu par moi-même, pour aſſürer que j'ai une démonſtration, que dans cette machine le principe du mouvement, qui eſt certainement dans le tambour, ſoit tel qu'il le faut pour rendre le mouvement perpetuel; [8]mais auſſi je crois qu'on ne ſauroit me nier d'avoir de préſomtions fortes en faveur de l'inventeur. Monſeigneur le Landgrave a donné une récompenſe digne de ſa généroſité a Orffyreus, afin de voir le ſecret de la machine, avec promiſe de ne point ſe ſervir du ſecret ni de le decouvrir, avant que l'auteur en eût retiré encore d'autres récompenſes pour rendre ſon invention publique. Je ſçai très bien, Monſieur, qu'il n'y a qu'en Angleterre où les ſciences floriſſent aſſez, pour fair trouver à l'auteur une rècompenſe digne de ſon invention. Il s'agit ſimplement de la lui aſſûrer, au cas que ſa machine ſoit un véritable mouvement perpétuel. L'auteur ne demande a toucher l'argent, qu'aprés que la machine aura été éxamínée en dedans; on ne ſauroit raiſonablement exiger cet éxamen avant la récompenſe promiſe. Comme il s'agit d'une choſe utile au public, & l'avancement de ſciences, de decouvrir l'invention ou la fraude, j'ai crû que cette relation ne vous ſeroit pas deſagréable. Je ſuis, &c.

THE letter from Baron Fiſcher, to Dr. Deſaguliers, which is mentioned in the preceding epiſtle, ſerves not only to confirm the foregoing particulars; but contains ſeveral others omitted by Profeſſor s'Graveſande. It is indeed written, as Mr. Allaman juſtly obſerves, in very bad French, but is ſufficiently intelligible; and carries with it a proof of the author's being a competent judge of the ſubject on which he writes *.

[9]

BARON FISCHER, TO Dr. DESAGULIERS.

JE me donne l'honneur de vous écrire la préſente pour vous marquer l'eſtime que j'ai pour vous, & auſſi pour vous donner des nouvelles de ce mouvement perpétuel de Caſſel, que vous m'avez tant recommandé pendant que je me trouvois encore à Londres. Quoi que je ſois fort incrédule ſur les choſes que je ne ſçaurois comprendre, je dois pourtant vous aſſurer, que j'en ſuis tout à fait perſuadé, puiſque jene trouve aucune choſe qui pourroit empêcher de donner a cette machine le nom de mouvement perpétuel, ou de ſoi-meme; mais j'ai bien des raiſons de croire, que c'en eſt un, ſelon l'expérience que j'en ai faites à ma volonté, & que ſon alteſſe ſereniſſime m'a bien voulu permettre, qui eſt le ſeigneur le plus aimable & gratieux, que j'ai connu de ma vie, & qui a eu la patience de reſter préſent aux epreuves, que je faiſois pendant deux heures. C'eſt une rouë, qui a 12 pieds en diametre, elle eſt couverte d'une toile cirée; à chaque tour de rouë en entend environ 8 poids, qui tombent doucement du coté que la rouë ſe tourne; cette rouë marche avec une viteſſe etonnante, faiſant 26 tours par minute, quand la manivelle ou axe n'eſt point chargée de quelque autre effort. Aiant après attaché une corde à l'axe, pour faire tourner une vis d'Archimede, pour faire monter de l'eau; cette rouë faiſoit 20 tours par minute, ce que j'ai conté pluſieurs fois avec une montre à ſecondes; & j'ai trouvé toujours la même regularité; j'ai arreté enſûite la rouë avec bien de la peine par pluſieurs repriſes des mains ſur la circonference de cette Rouë, qui ſeroit capable d'elever un homme ſi on la vouloit arrêter tout d'un coup. L'aïant arretée de ſorte qu'elle reſtoit immobile, & c'eſt ici monſieur la plus grande preuve d'un mouvement perpétuel, je lui ai donné un mouvement fort lent pour voir ſi elle pouvoit regagner ſa prémiére viteſſe d'elle même, ce dont je doutois, aïant cru comme on le diſoit a Londres, qu'elle ne faiſoit que conſerver long tems le mouvement qu'on lui avoit imprimé: mais à mon grand ctonnement j'obſervai que cette Rouë augmentoit ſa viteſſe peu-a-peu juſqu'a [10]ce qu'elle eut fait environ 2 tours, après quoi elle avoit regagné toute la viteſſe, qu'elle avoit auparavant; ce que j'ai obſervé encore avec la montre à ſecondes, & j'ai trouvé de même 26 tours par minute quand la Rouë n'etoit pas chargée, & 20 tours après avoir attaché la vis pour élever de l'eau Cette épreuve M. d'avoir vû augmenter la viteſſe de cette Rouë par elle-même, juſqu'a ce qu'elle fut égale à ſa prémiére ou ordinaire viteſſe, après une motion fort lente que je lui ai donné, me perſuade plus que ſi j'avois vû marcher la Rouë pendant un an; ce qui ne m'auroit pas perſuadé d'un mouvement perpetuel, car il auroit pû diminuer en quelque choſe du prémier mouvement donné & ceſſer tout-a-fait avec le tems, mais de gagner la viteſſe au lieu d'en perdre, ſe mettre dans ſa viteſſe ordinaire juſqu' à ce qu'elle a acquis un certain degré pour ſe mettre égale avec la reſiſtance dé l'air & le frottement des axes, je ne ſcai ſi on peut encore douter de la verité du fait. Je l'ai tourné après en ſens contraire, & la Rouë faiſoit le même effet; j'examinai bien les axes de cette Rouë pour voir, s'il n'y avoit point d'artifice caché, mais on ne ſauroit voir la moindre choſe que deux petits axes, où la Rouë eſt ſuſpendue par ſon centre. Son alteſſe, qui poſſéde toutes les qualités qu'un grand prince doit avoir, faiſoit toujours cette reflection gratieuſe en faveur de l'auteur, de ne ſe vouloir point ſervir de cette machine ou l'emploïer à quelque choſe, de peur qu'on n'en découvrit le ſecret avant que l'auteur en eut reçu la recompenſe de païs étrangers. Son alteſſe qui poſſéde parfaitement les mathématiques, m'aſſure que cette machine eſt ſi facile qu'un garcon de menuiſier la ſauroit comprendre, & la faire après avoir vu le dedans de cette Rouë, & qu'il n'auroit pas expoſé ſon nom en donnant des atteſtations, s'il n'avoit pas eu connaiſance de la machine. J'ai dit a ſon alteſſe, que je ne doutois pas, qu'on ne put former une compagnie à Londres pour achêter le ſecret. Ce Prince en ſera content, ſi une telle compagnie veut conſigner 20 milles piéces pour l'auteur ou entre les mains de ſon alteſſe même, ou en autre lieu de ſureté. Alors on fera voir & examiner la machine & le ſecret, que ſi on le trouve un mouvement perpétuel, les 20 mille pieces ſeront données à l'auteur; &, ſi non, [11]l'argent ſera reſtituè, ce qui ſera ſtipulé par des ecrits & avec les précautions néceſſaires. Je dis a ſon alteſſe ſéreniſſime, que perſonne ne pouroit animer une telle compagnie ou ſouſcription mieux que vous, qui travaillez toujours à l'inſtruction du public; conſiderez quelle obligation l'on vous aura, ſi vous procurez la connoiſance d'un principe de mouvement perpétuel à la nation la plus éclairée de l'Europe, & que par là on pouroit découvrir une infinité de belles choſes qui ne nous ſont pas encore connuës, comme les loix du mouvement, ſans parler de l'utilité de la machine même; comme je ne puis pas toujours reſter ici je vous prie tenir correſpondance avec Mr. Roman, ſurintendant des bâtimens de ſon alteſſe; qui montrera vos lettres à ce Prince, & ſe pouroit entendre avec vous touchant cette affair, qui mérite bien qu'on y faſſe des reflections pour ne pas laiſſer un tel tréſor enterré, & ſans utilité; vous communiquerez auſſi à vôtre ami le Chevalier Newton, s'il vous plait, ce que je viens de vous avancer ici de ce mouvement. J'eſpere qu'il vous ſera certifié par notre ami Mr. 'sGraveſande de Leide, qu'on eſpére de voir bientôt dans ce païs pour faire une petit tour de promenade, & faire ſa reverence à ſon alteſſe Monſeigneur; ſon alteſſe lui aïant fait écrire par Mr. Roman, qu'il voudroit bien le voir ici.

Je ſuis, &c.

THE TESTIMONIAL OF THE LANDGRAVE OF HESSE CASSEL, IN FAVOUR OF ORFFYREUS'S MACHINE.

TESTAMUR proinde & verbo noſtro principali, ut debemus veriſſime conſirmamus, quod ſaepe nominatum Perpetuum Mobile Orffyreanum ita conſtitutum invenerimus, ut illud neque ab externa aliqua vi aut ope, minus autem ab internis quibuſdam machinis, ſeu horologiariae eae dicantur ſeu rotariae aliquo modo dependeat; reperimus potius, quod artefactum hoc juxta innumerorum eruditorum ſenſum (qua nimirum ratione reperiendum olim Mobile Perpetuum conſtitutum [12]eſſe debeat [...]) ea ipſa dudum quaeſita & deſiderata machina, aut ita dictum Perpetuum Mobile pure artificiale quoad durantem materiam, &c. imo rota talis omnino ſit, quae ab interna ſua propria artificioſaque vi motrice tamdiu motum ſuum continuare poteſt, quamdiu in dicta interiore ſtructura & eſſentia nihil deficit, frangitur, laceratur aut deperditur, imo quae, ſi poſſibile foret, nec materia ipſa defectui, mutationi, corruptioni & ſimilibus obnoxia foret, dubio procul motum ſuum ſine ceſſatione eſſet continuatura.

Ad majorem etiam veritatis confirmationem machina haec, etſi majoris operis modulus tantum ſit, ad noſtram tamen non exiguam approbationem diu deſideratum menſis integri experimentum, idque duplicato temporis ſpatio, nobis exhibuit; cum enim nos rotam hanc (poſtquam trium menſium ſpatio multis peregrinis et noſtratibus, ſummis & imis quam ſaepiſſime & frequentiſſime curſus ſui & motus ſpecimen praebuiſſet) tandem die 12 Novembris anni proxime elapſi 1717 obſerari, obſeratam appreſſo ſigillo muniri & dimidii menſis ſpatio conſtanter moveri juſſiſſimus; die 26 Novembris rurſus eo nos contulimus, non paucis miniſtris nos comitantibus, illaeſa ſigilla noſtra cognovimus, recognita effregimus, omnia & ſingula quam curatiſſime obſervavimus, & machinam motu aeque rapido agitatam comperimus. Jam propriis nos ipſi manibus curſum machinae ſtitimus, nec multo poſt abſque notabili impulſu & inventoris auctoriſque ulla ope motum machinae reddidimus, &, quo omnis aditus vel ipſi ſuſpicioni praecluderetur, feneſtras omnes caeteraque omnia quam ſollicite obturari, januas omnes, nobis, noſtriſque omnibus coram inſpectantibus, obſerari, cunctaque quam optime cuſtodiri & appreſſis ſigillis muniri juſſimus.

His ita peractis & elapſis fere ſex ſeptimanis (cum nemo hoc tempore ad dictam machinam poſſet accedere) nos die 4 Januarii anni hujus, propitio numine inchoati 1718. Arcem noſtram Weiſſenſteiniam petivimus, impreſſa ubique ſigilla non tantum ipſi luſtravimus & omnino intacta reperimus, ſed apertis etiam januis feneſtriſque Mobile [13]perpetuum Orſſyreanum non interrupto motu agitatum, ut nuper, ita hoc etiam tempore invenimus, luſtratoque quam curatiſſime toto conclavi ne tenuiſſimum actionis ullius, imo ſuſpicionis, veſtigium nobis licuit reperire. Cumque inventor longiorem machinae ſuae motum offeret, ſpecimen magis diuturnum (praecipuè cum a parte adverſa deſideratae quatuor ſeptimanae duplicato temporis ſpatio eſſent adimpletae) ad purgandum omni ſuſpicione machinam & abſolvendum a calumniis inventorem haudquaquam eſſe neceſſarium judicavimus.

ANIMADVERSIONS, BY PROFESSOR ALLAMAN, ON THE NEGLECT OF ORFFYREUS'S INVENTION.

ON voit, que le témoignage de M.'sGraveſande étoit auſſi avantageux à Orffyreus qu'il étoit poſſible; n'aïant pas vu l'interieur il ne pouvoit pas juger autrement de ſa machine: cependant nous allons voir que cette homme bizarre n'en fut point content, puis qu' à cauſe de cet éxamen il mit cette machine en piéces. Par la relation de M.'sGraveſande, par celle du Baron Fiſchers, & par la témoignage même du Landgrave, il paroit démontré, que cette Rouë n'étoit point muë par aucun agent exterieur. C'eſt cependant ce qu'on pretendit; on accuſa Orffyreus d'etre un impoſteur, qui en avoit impoſé à la bonne foi du Prince, qui avoit trompé M.'sGraveſande, & tout ceux qui avoit éxaminé ſa machine. Sa propre ſervante dépoſa contre lui, & dit que c'étoit elle qui faiſoit tourner cétte Rouë, & inſenſiblement il tomba ſi fort dans le mepris, que tout ceux que lui avoient protégé, en avoient honte. M. de Crouſaz, qui étoit dans ce tems-la à la Cour de Caſſel, écrivit en date du 3 Fevrier 1729 une Lettre à M.'sGraveſande, où il s'énonçoit en ces termes: ‘1. Orffyreus eſt un fou. 2. Il eſt incroïable qu'un fou ait decouvrit ce qu'un infinité des habiles gens ont cherché ſans aucun ſuccès. 3. Je ne crois pas l'incroïable. 4. On conçoit aiſement d'ou vient que des perſonnes gardent pour eux des ſecrets, dont ils tirent du fruit. Celui-cy ne pouvoit eſperer du ſien que de la reputation, & il la laiſſe ternir par une accuſation circonſtanciée, dont il étoit en ſon pouvoir de démontrer le faux, ſi elle avoit été [14]fauſſe. 5. La ſervante ſe tire de chez lui de peur d'étre égorgée, & en effet la vie d'un tel témoin eſt à charge. Elle a en main par écrit le ſerment terrible qu'Orffyreus lui a fait jurer. 6. Il n'avoit qu'a demander qu'on mit cette fille en ſureté, & exiger un tems pour retablir ſa machine. 7. On publia que cette machine alloit s'éxécuter *; & tout d'un coup les plus aviſés furent ceux qui prirent le parti dé s'en taire le plus éxactement. 8. Il eſt vrai, qu'il a chez lui une machine, a laquelle il a donné auſſi le nom de mouvement perpétuel; mais il ne la tranſporte pas. Elle eſt beaucoup plus petite & differente de la prémiére, ſur-tout en ce qu'elle ne tourne que d'un coté, &c.’

Voilà de quoi rendre ſuſpect Orffyreus & ſa machine. M.'sGraveſande ſe ſeroit il trompé au point que d'en avoir été la dupe? Liſons ce qu'il a dit lui-même dans ſa reponſe à M. de Crouſaz, & dont je trouve le brouillon parmi ſes papiers, mais ſans date: ‘J'ai differé de vous repondre, juſques à ce que j'euſſe recouvré un écrit que je dreſſai le lendemain de l'examen de la machine; car quoique je me ſouvienne très éxactement de tout ce qui s'eſt paſſë, je crois qu'un ecrit dreſſé le lendemain de l'examen, & communiqué à Monſeigneur, en préſence de qui l'examen avoit été fait, devoit être de plus de poids. C'eſt pourquoi j'ai voulu fçavoir comment je m'étois exprimé.’

‘Voici ce que j'ai appris. On dit qu'une ſervante aſſure ſous ſerment qu'elle, ou une autre ſervante, faiſoit tourner la machine d'Orffyreus, étant placée dans une chambre voiſine.’

[15] ‘Je ſai bien qu' Orffyreus eſt un fou, j'ignore s'il eſt impoſteur, je n'ai jamais decidé ſi ſa machine étoit une fourberie ou non; mais ce que je ſai auſſi ſûrement qu'aucune choſe au monde, c'eſt que ſi la ſervante dit ce que je viens de marquer elle dit un menſonge inſigne.’

‘Monſ. le Landgrave, en préſence du Baron Fiſcher, architecte de l'empereur, & d'autres perſonnes, a fait démonter à ma priere les ſoutiens de la machine; nous en avons vu les axes à decouvert, j'ai éxaminé les platines dans laquells les axes repoſoient, & dans tout cette éxamen il n'a pas paru la moindre trace de communication avec une chambre voiſine. Je me ſouviens très diſtinctement de toutes les circonſtances de cet éxamen, qui mit Orffyreus dans une ſi grande colére contre moi, qu'il mit la machine en pieces, le jour même, & écrivit ſur la muraille, que c'étoit l'impertinente curioſité du Profeſſeur 'sGraveſande qui en étoit la cauſe. C'eſt ce que j'ai lû moi-même l'année d'après, & le reſultat de l'examen eſt exprimé clairement dans l'écrit dont je viens de parler.’

‘On m'a dit pluſieurs circonſtances du temoignage de la ſervante, mais je n'y vois pas grand difficulté: en fait de machines, je ne comte guéres ſur ce que peut dire une ſervante, qui peut-étre, en tournant le tourne-broche de ſon maitre, aura cru fait aller le mouvement perpétuel. Si vous ſçavez quelque choſe de particulier touchant cette affaire, vous me ferez un ſenſible plaiſir de me le marquer.’

Il eſt difficile de determiner ce qu'il faut croire de cette machine. Il me paroit cependant que ſi l'on éxamine murement tout ce qui eſt pour & contre Orffyreus, on peut ſe fixer à ceci: 1. Orffyreus eſt effectivement un fou, comme Mr.'sGraveſande en convient avec Mr. de Crouſaz; ſes machines briſées à deux differentes repriſes, pour de fort mauvais raiſons, & ſans aucune neceſſité, en ſont de bonnes preuves. Mais c'etoit une de ces fols, tels qu'on a voit ſouvent, dont la ſolie ſe [16]borne à certains objets, & mériteroit plûtôt le nomme de bizarrerie. Une telle folie eſt quelques fois accompagnée de beaucoup de génie, & quand des gens de ce caractère s'appliquent a une ſeul choſe, comme il paroit que celui-ci a fait, il n'eſt pas ſurprenant de leur voir faire des decouvertes qui ont échapé à la ſagacité de plus habiles gens. Ainſs je ne voudrois point conclure avec Mr. de Crouſaz, qu'il eſt incroïable qu' une fou, de l'eſpece de ceux parmi lefquels on doit ranger Orffyreus, ait trouvé une choſe que tant de ſavans ont cherchée inutilement. Ajoute qu'il ſe trompe quand il dit qu' Orffyreus ne pouvoit eſpérer de ſon ſécret que de la réputation: il en attendoit un profit confidérable; puis qu'il en demandoit 200,000 florins. 2. Rien d'exterieur ne conſervoit le mouvement de ſa machine: ſi c'etoit un ſervante qui la faiſoit mouvoir, eſt-il apparent que cela n'eut point été remarqué par des yeux auffi clairvoians que l'étoient ceux qui en ont fait l'examen, ou par le Landgrave qui avoit vu l'interieur de la machine? Dailleurs, comment peut on concevoir qu'une Rouë, d'un ſi gros volume, eut pu être agitée par un cauſe, qui devoit agir uniquement ſur l'axe en traverſant ſes ſoutiens, & qui etoit ſi petite qu'elle avoit échapé à l'éxamen le plus rigoureux? 3. Si la ſervante n'a point été gagnée pour depoſer contre Orffyreus, tout ce que ſon têmoignage prouve, c'eſt que ſon maître lui avoit fait accroire, que c'etoit elle qui mettoit en mouvement la machine, en faiſant tourner un petit Rouët, & cela ſoit pour donner le change à ceux qui auroient cherché a pénétrer ſon ſecret, ſoit par une ſuite de ſon caractère ſingulier, très capable d'une imagination auſſi bizarre, comme j'ai entendue dire ſouvent a Mr.'sGraveſande; & ce même caractère peut fort bien encore l'avoir empêché de refaire une nouvelle machine. 4. Il faut avouër que cette Rouë étoit un phénomène de méchanique très remarquable: & c'eſt à quoi il fait s'en tenir ſi l'on n'en ſçait que ce qu'on vient de lire; il y auroit autant de t [...]mérité à dire que cette invention étoit le mouvement perpétuel, qu' à ne la regarder que comme une fourberie dont quelqu' agent extérieur étoit la cauſe.

REMARKS ON THE UTILITY, RECONSTRUCTION AND IMPROVEMENT OF THE BEFOREMENTIONED MACHINE.

[17]

THE author of the preceding animadverſions, though tolerably impartial in ſtating the fact, ſeems to lean, in his concluſion, more ſafely than logically, to the ſide of popular opinion. There is no weapon, indeed, ſo keen as ridicule, no ſhield ſo impenetrable as prepoſſeſſion. To withſtand the annoyance of the one, therefore, while the aſſailant is defended by the other, is to ſuſtain a conflict, in which few have the fortitude to engage and fewer the good fortune to conquer. Yet ſuch is the ſituation of him, who combats the prejudices generally conceived againſt a mechanical principle of ſelf-motion; prejudices which have taken ſuch deep root under the ſanction of ſuppoſed ſcience, that all attempts to remove them have been long contemptuouſly neglected as the impotent efforts of ignorance or ineptitude.

It was for this reaſon the author of theſe remarks conceived it neceſſary to ſhelter himſelf under the preceding authorities, in order to obtain a more patient hearing than his ſubject otherwiſe promiſed. Indeed he is not ſatisfied they will have weight enough to ſecure him an impartial and unprejudiced audience: it being very juſtly obſerved by a certain writer, [18] ‘Qu'il y a certaines matiéres ſi diſgraciées que les plus habiles gens mêmes ne ſauroient les traiter avec ſuccès.’

Similar has been the fatality attending moſt of thoſe diſcoveries, which have proved of remarkable utility to mankind; as if the happineſs of being eminently uſeful to ſociety were to be purchaſed only by a proportionable degree of mortification. Hence numerous are the projects that have for ages been made the jeſt of wits and deriſion of fools, whoſe ſolid advantages have nevertheleſs been ſufficiently conſpicuous to the wiſdom of poſterity. Columbus waſted half his life in fruitleſs attempts to gain credit enough to embark for the new world; which, thanks to the ingratitude of the old, he ſought at his own peril and found to their emolument.

Orffyreus was not leſs ridiculed, though leſs rewarded, for his attempts to explore a new world of mechanics in the diſcovery of a perpetual motion: a diſcovery ſtill held to be equally chimerical with that of the Weſt Indies in the time of Columbus. Not that the ſucceſs of the Mechanic appears to have been leſs than that of the Mariner: but it ſeems our mathematicians had not, fifty years ago, been taught to ſet an egg on its little end, and Orffyreus, leſs patient and more peeviſh than Columbus, would not let them into the Secret.

[19]Mathematicians indeed have demonſtrated the fallacy of the ſchemes generally purſued by pretenders to this diſcovery; moſt of whom have been miſtaken in the fundamental principles of Statics. But the demonſtrations of the Mathematicians, however ſtrictly juſt, have not been ſo ſtrictly applicable to the problem. Thus De la Hire and others affect to treat it as a reductio ad abſurdum; pretending "it is an attempt to find a body heavier or lighter than itſelf." In this, however, he charges that abſurdity on the problem, which ſhould only be imputed to an abſurd mode of attempting its ſolution. But not to dwell on theoretical points; it muſt ſufficiently appear, to thoſe who have attentively peruſed the preceding pages, that Orffyreus's machine, whether it was, what Mathematicians would call, a perpetual motion or not, was likely to anſwer moſt of the uſeful purpoſes of that long-ſought diſcovery. The neglect of it therefore, though not unaccountable, was ſurpriſing; eſpecially as the inventor demanded only a conditional recompenſe. This Dr.'sGraveſande himſelf particularly obſerves in a printed tract preſerved by Profeſſor Muſſchenbroek.

‘LA queſtion de la poſſibilité ou impoſſibilité du Mouvement perpétuel, me paroit de fort peu de conſequence, mais il ſeroit a ſouhaiter que la forte perſuaſion dans laquelle ſont le Mathematiciens, touchant cette impoſſibilité, ne les empêchât pas de faire une attention ſérieuſe à une machine auſſi étonnante qu'eſt celle de Caſſel. Une rouë, dont le principe du mouvement eſt interieur; qui ſe met en mouvement [20]par le moindre effort; qu'on peut faire tourner du côté qu'on juge à propos, ſans que ce qui la fait tourner d'une côté ſoit arrêté par ce qui l'auroit fait tourner de l'autre, ſi elle y avoit été pouſſée; enfin, une rouë, qui, apres avoir fait quelque millions de tours, avec une rapidité ſurprenante, continuë ſon mouvement de même, & n'eſt arrêtée qu'a force de bras; une telle machine merite, à ce qu'il me paroit, quelque cloge, quand même elle ne ſatisferoit pas à tout ce que l'Inventeur en promet. Si c'eſt le mouvement perpétuel l'auteur mérite bien la recompenſe qu'il demande: ſi ce ne l'eſt point, le public peut découvrir une belle invention, ſans que ceux qui auroient promis la recompenſe ſuſſent engagez à rien; l'Inventeur n'ayant jamais exigé qu' une promeſſe conditionelle.’

Again in the ſame tract, he ſays

Il y a environ huit mois que j'examinai à Caſſel, par ordre de S. A. S. Monſeigneur le Landgrave de Heſſe, les effets d'une machine que l'Inventeur aſſure être un mouvement perpétuel. Il en cache avec ſoin l'interieur, juſques à ce, dit-il, qu'on lui ait aſſuré une recompenſe, qu'il ne demande de toucher, que lorſque ſon invention aura été examinée, & reconnuë par les mathematiciens pour etre ce qu'on appelle en mechanique le mouvement perpétuel. Je ſus frappé des effets de la machine; & ce que j'en vis, joint à ce que j'en appris, d'une maniére à ne pouvoir être revoqué en doute, me fit regarder cette machine comme une de plus belles inventions en Mechanique dont j'aie connaiſſance, à ne conſiderer que les effets averez.

Le deſir de faire connoitre cette machine, fondé ſur la perſuaſion de l'utilité qu'on pouroit en retirer, même en ſuppoſant fauſſe la pretenſion de l'Auteur, me fit écrire à Monſieur Newton.

[21] NOTWITHSTANDING, however, theſe clear and very poſitive declarations, of one of the firſt Mathematicians of the age, corroborated by every collateral evidence neceſſary to eſtabliſh the credit of even the moſt doubtful fact; the general prepoſſeſſion of the impoſſibility of a perpetual motion, ſtill prevailed. So that Mr.'sGraveſande found himſelf under the whimſical neceſſity, of drawing up a formal demonſtration of the poſſibility of what he had actually ſeen put in practice. Of this demonſtration the following is a ſufficient extract.

PREUVE de la poſſibilité du mouvement perpétuel, en ſuppoſant que la force du corps en mouvement eſt proportionelle à la maſſe multipliée par la viteſſe *.

Ceux qui admettent ce principe conviennent de cette propoſition; que la force d'un corps qui tombe librement, s'augmente en raiſon du tems que le corps dans ſa chute reſte expoſé à l'action de la peſanteur: ce qui eſt un ſuite du principe; puiſqu'il eſt conſtant par l'experience, que la viteſſe d'un corps qui tombe, s'augmente en raiſon du tems de la chute.

Par la même raiſon, un corps qui monte verticalement, perd de ſa force en raiſon du tems qu'il monte: par conſequent, ſi de deux corps [22]egaux l'un monte verticalement, pendant que l'autre tombe librement, le premier perdra autant de force que le ſecond en gagne, quoiqu'ils parcourent des eſpaces inégaux.

La force qu'il faut pour faire monter un corps à une certaine hauteur, eſt celle qu'il faut pour ſurmonter l'action de la peſanteur pendant que le corps monte; & cette force eſt proportionelle au tems que le corps emploïe à monter.

Si donc un corps, en tombant librement d'une certaine hauteur peut reſter expoſé plus long tems à l'action de la peſanteur, qu'il ne l'eſt en remontant à la même hauteur, la force qu'il acquiert en tombant ſurpaſſe celle qui peut le faire remonter. Comme il eſt tres poſſible qu'un corps remonte plus vite qu'il n'eſt deſcendu, c'eſt ſur quoi je fonde ma preuve de la poſſibilité du mouvement perpétuel.

Concevons un corps qui en tombant de la hauteur d'un pied perde tout ſon mouvement par le choc; poſons qu'il tombe quatre fois de ſuite de la même maniére: il ſera deſcendu de la hauteur de quatre pieds, & les quatre chocs ſeront egaux à la force, que la gravité communique au corps pendant les quatre momens de ſa chute. Mais il eſt connu que le corps peut remonter en deux de ces momens à la hauteur de quatre pieds, & par conſequent la force de deux de quatre chocs ſuffit par pour le faire remonter & les deux autres chocs pourront être emploiez à faire mouvoir une machine, dont le mouvement ſera continué à perpetuité par des chutes reiterées du même corps, qui à chaque revolution, gagne la force de deux chocs. Le gain de la force ſera plus grande à chaque revolution, ſi on augmente le nombre de chocs dans la deſcente. Il ne s'agit pas ici de la maniére d'appliquer l'effort de deux chocs qu'il faut pour faire remonter le corps: je ne dis pas que j'ai trouvé le mouvement perpétuel; il ſuffit de demontrer, comme je viens de le faire, qu'il y a dans la nature un principe d'augmentation de force, pour ſoutenir que la mouvement perpétuel n'eſt pas contradictoire, & même qu'il eſt poſſible.

[23]Cette poſſibilité paroitra plus clairement ſi on fait attention à cette proprieté des reſſorts, qu'ils ſe debandent avec la même force qu'ils ont été bandez, ſur quelque corps qu'ils agiſſent. Soient deux corps que je nomme A. & B. Je ſuppoſe que A peſe quatre livres, & B une livre. B en deſcendant de la hauteur de quatre pieds peut faire monter A à la hauteur d'un pied, par le moïen d'un levier ou de quelque autre machine; ce qui n'eſt pas conteſt. Je nomme un la viteſſe qu'un corps acquiert en tombant de la hauteur d'un pied à laquelle il vient d'être élevé: il aura quatre degrez de force. Suppoſons encore que A par ſon choc bande un reſſort, & qu'il y employe toute la force de ſon choc. Si ce reſſort en ſe debandant agit ſur B, il communiquera à B quatre degrez de force: c'eſt a dire, puiſque la maſſe de B eſt un, quatre degrez de viteſſe, qui feront remonter le corps B à une hauteur de ſeize pieds, quadruple de la hauteur dont il étoit deſcendu d'abord.

THE celebrated John Bernouilli, ſpeaking of the above demonſtration, in a letter to the author, remarks that it is very juſt; the principle aſſumed neceſſarily involving an augmentation * of force, viz. A perpetual motion. But this, continues he, is no more than Leibnitz had long before demonſtrated in his diſpute with Papin and others.

The author of theſe remarks had indeed, long before he ſaw the above letters and arguments, conceived a notion of the poſſibility [24]of ſaving the force, which deſcending bodies acquire by gravity; and of applying it to a circular motion. But, immerſed in buſineſs, or engaged in different ſtudies, he ſhould perhaps have acquieſced till now in the general opinion of its impracticability; had not an accidental converſation, many years ago, on the ſpot where Orffyreus exhibited his machine, awakened his curioſity and directed his attention to an object which he hath ever ſince occaſionally purſued. The experiments he hath made, even ſo long ſince as the year 1761, convinced him ſo far of the reality of Orffyreus's diſcovery, that he applied for letters patent to ſecure an excluſive right to the conſtruction of a ſimilar machine; which he had contrived and denominated A ROTATOR. Before his patent, however, was expedited, he reflected that, although the model he had conſtructed might ſerve to remove the prejudices of the public, it was not ſo well calculated as it might be, to anſwer the practical purpoſes of ſo important a diſcovery. To the improvement of the Rotator, therefore, hath he long ſince dedicated all the time and attention he could poſſibly ſpare from his other, more immediately neceſſary, purſuits.

Not that he believes he has contrived quite ſo many different machines as Orffyreus did, though he has been almoſt as many years engaged in the like undertaking; he hath nevertheleſs both contrived and conſtructed a conſiderable number; many of [25]them uſeleſs as coſtly, except indeed as they ſerved to aſſiſt him in completing his invention.

The point in queſtion now is, in what manner he ſhould publiſh his diſcovery to the greateſt advantage of the public and himſelf.

It were an eaſy matter, if the ſolution of a theoretical problem only were in view, to convince even the moſt incredulous and obſtinate mathematician, by a mechanical and ocular demonſtration. But, as a diſcovery of this nature would be of the utmoſt conſequence and advantage to the commercial world, the inventor would be imprudently wanting to himſelf and family did he not previouſly enter into ſome pecuniary ſtipulation adequate to its importance with the public, and his own ſtudy, application and expence in bringing it to perfection.

Such a previous ſtipulation is the more requiſite, as the extreme ſimplicity of the invention, when diſcovered, may not tend to heighten the public opinion of its difficulty, though now it be ſo generally thought impoſſible.

By Letters Patent, it is true, the inventor might ſecure to himſelf an-excluſive right, among his countrymen, to the conſtruction of his preſent machine, for a term of years. But in that caſe, its utility, which might otherwiſe ſoon become univerſal, [26]would be confined to the ſmall circle of his particular attention. Add to this that, as he propoſes to furniſh a general firſt mover for all ſuch machines, as are uſually worked by fire, water, wind, or cattle, it is impoſſible he ſhould have provided all the particular apparatus adapted to the vaſt variety of mills and other engines, to which it may be differently applied. It is to be obſerved alſo, that in the mean time, Foreigners would reap an advantage, from which he could deduce none; and the manufactories abroad enjoy a benefit, denied to thoſe at home.

With all deference and ſubmiſſion, therefore, to the public he propoſes to adopt the method preſcribed by the prince of Heſſe Caſſel, in favour of Orffyreus.

That the inventor ſhall diſpoſe of his diſcovery, on certain terms, to as many voluntary ſubſcribers as chuſe to become proprietors; each in proportion to their quota of the ſum to be ſubſcribed.—The ſaid company of ſubſcribers to become poſſeſſed of the inventor's right and pretenſions to any excluſive privilege or emolument he might, or may obtain, by letters patent, or public premium, either at home or abroad.

The inventor flatters himſelf that, if the contents of the foregoing pages are ſeriouſly attended to, and it be farther conſidered that not a penny of the propoſed premium is required, [27]till the ſubſcribers are fully ſatisfied of the reality and utility of the invention, his propoſal will not be treated with ſo mortifying a neglect as was that of Orffyreus.

As to the quantum of the required premium, the inventor propoſes to conſult the firſt twenty ſubſcribers to the undertaking; with whom he would ſettle the terms and mode of aſcertaining the merit of the diſcovery.

With reſpect, indeed, to the criterion, by which the payment of the premium is to be determined; the inventor does not mean to have it depend on the acceptation of equivocal terms. He does not inſiſt that the Rotator is what every mathematician would call a perpetual motion; being perfectly of 'sGraveſand's opinion that it is of little conſequence in mechanics, whether the perpetual motion, ſtrictly ſo called, be poſſible or not: but if his machine be found to anſwer all the practical purpoſes to be expected from that diſcovery; ſo as to ſave the expence, and obviate the inconveniences, attending the preſent methods of working mills, pumps and other mechanical engines, he will expect his reward. On the contrary, if it does not ſupply the place of a firſt mover, at the expence only of the conſtruction and repair of a ſimple wheel, ſubject to very little friction; and that in all ſuch engines and machines even from the ſlighteſt piece of clock-work to the water works of Marli or London Bridge, he expects nothing for his diſcovery, [28]but to ſtand expoſed to the contempt, that will be juſtly thrown on him for having ſo miſerably miſpent his time, and frivolouſly engaged the attention of the public.

It may be expected, the inventor ſhould make a public exhibition, in imitation of Orffyreus, of a ſimilar Machine. He might indeed conſtruct an uſeleſs model in that form: but as the utility of his deſign has ever been the great object in view, he hath been little ſollicitous about ſuch a mode of conſtruction: being the leſs inclined to ſuch an exhibition from the mortifying example of it's little uſe, or rather it's great prejudice to Orffyreus. Another reaſon is that to perſons, capable of judging of mechanical inventions, ſuch a machine would carry no conviction with it of the certainty of the author's pretenſions. And with regard to others it would only ſerve to excite, without gratifying, an idle and fruitleſs curioſity.

Such bodies corporate, private companies or individuals, as are intereſted in the conſtruction or uſe of conſiderable mechanical engines, or are diſpoſed to encourage the preſent diſcovery, may receive any farther information they require, on applying to the inventor,

WILLIAM KENRICK,
Notes
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Baron Fiſcher was architect to the Emperor, and firſt introduced into Germany the ſteam engines, for raiſing water.
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Je trouve dans une lettre de Mr. Roman a Mr.'sGraveſande, datèe de Caſſel, le 18 May 1727 que dans une mois cette machine alloit etre retablie telle qu'elle etoit en 1721 & meme Mr.'sGraveſande y eſt invité par ordre de Landgrave, à ſe rendre à Caffel pour aſſiſter à l'examen, qu'on en devoit faire.
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This principle is here propoſed hypothetically; mathematicians being at that time divided in opinion concerning the meaſure of mechanical forces. At preſent it is univerſally admitted; being confirmed by innumerable experiments and the moſt convincing arguments.
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The great mathematician maintains the poſſibility of a perpetual motion, alſo in his other writings. See J. Bernouilli opera, Tom. I. pag 42.
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Citation Suggestion for this Object
TextGrid Repository (2016). TEI. 5449 An account of the automaton constructed by Orffyreus in two letters the one from Professor sGravesande to Sir Isaac Newton the other from Baron Fischer to Dr Desaguliers To which is annexed. University of Oxford Text Archive. University of Oxford, License: Distributed by the University of Oxford under a Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 Unported License [http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/]. https://hdl.handle.net/11378/0000-0005-DF62-2