6/1980.

An Charlotte von Stein

[ce 20. du Septembre.]

Nous faisons si bien notre devoir ma chere Lotte qu'a la fin on pourroit douter de notre amour. Les affaires et l'amitié me fixent, l'oeconomie te retient, il m'est impossible d'aller te voir, je trouve tes raisons asses valables qui t'empechent de venir, et cependant je suis mecontent de toi et de moi que nous sommes si raisonnables.

La presence de Jacobi me seroit doublement chere si tu etois avec nous. Il m'est impossible de parler de toi a qui que ce soit, je sais que je dirois toujours trop peu, et je crains en meme tems de trop dire. Je voudrois que tout le monde te connut pour sentir mon bonheur que je n'ose prononcer. Vraiment c'est un crime de lese amitié que j'existe avec un homme comme Jacobi avec un ami si vrai si tendre sans lui faire voir le fond de mon ame, sans lui faire connoitre le tresor dont je me nourris. J'espere que la Herder lui parlera de toi et lui dira ce que je n'ose lui dire.


ce 20. du Sept.

Le sort veut nous recompenser pour les privations que nous avons essuyé depuis tout ce tems. Je ne suivrai pas le Duc a son vojage qu'il veut entreprendre, ie ne ferai q'un petit sejour a Ilmenau, [361] je retournerai et nous serons ensemble tout cet hyver sans que rien nous puisse desunir. Je ferai mes affaires et le reste du tems je n'existerai que pour toi, et la saison la plus rude me sera la plus agreable parceque je la passe a ton coté.

Jacobi restera ici jusqua la St. Michel, je viendrai te voir d'abord qu'il sera parti peut etre le dernier de ce mois ou le premier d'Octobre. Dela j'irai a Ilmenau tu mettras fin a tes soins oeconomiques pour retourner a la ville et pour revivre pour ton ami. Voila mon plan dont les dispositions paroissent etre favorisees par le sort, il ne me faut plus rien q'un beau tems pendant mon sejour dans les montagnes; et si tu te portes bien je n'ai plus rien a desirer.


ce 21.

Jacobi m'a parlé de toi je n'ai pu lui dire que tres peu, il souhaitteroit de te connoitre parcequ'il sent bien que sans cela il n'a q'une idee incomplete de l'existence de ses amis. Je suis bien faché que nous ne pouvons pas arranger cela, et si je ne me retenois pas par toutes les raisons possibles j'irai demain te surprendre.

Claudius le fameux Wandsbecker Bote arrivera aujourdhui, nous verrons donc aussi ce personnage singulier ce qui nous interessera beaucoup, mais nous le verrons sans toi ce qui diminuera beaucoup notre plaisir. Adieu ma chere Lotte je te prie de [362] m'ecrire bientot. J'aurois bien voulu t'envoyer quelques fruits, et je me plains amerement du climat si tristement pauvre. Que de raisins ne t'enverrois je pas si nous etions sur le bord du Mein, et je n'ai d'autre Heimweh que pour pouvoir te faire part de tout ce que notre sol natal a de bon et d'agreable.

Adieu encore une fois. Je t'envoie une lettre de Fritz et un essai de sa plume.

Weimar, ce 25. du 7br. 1784.

Goethe.

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TextGrid Repository (2012). Goethe: Briefe. 1784. An Charlotte von Stein. Digitale Bibliothek. TextGrid. https://hdl.handle.net/11858/00-1734-0000-0006-993C-5